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pari stupide (suite 5)
par Stephanus le, 20/08/2009

A peine mes prétendus «potes» étaient-ils partis que j’ai éprouvé l’envie pressante de soulager ma vessie. J’aurais pourtant dû me hâter, avant toute chose, de récupérer mes fringues, mais je sentais bien que je ne pourrais pas tenir le coup plus longtemps. Empoignant nerveusement l’objet du délit, je me suis donc précipité vers l’arbuste le plus proche. Le besoin était certes pressant, mais il fut néanmoins particulièrement difficile à satisfaire : ça n’a l’air de rien mais, si vous êtes un mec, essayez donc d’uriner tout nu en plein air, le postérieur offert aux regards des passants éventuels, sans vous asperger les jambes et les pieds…

Une fois soulagé, mais trempé d’urine et de sueur, je me suis dirigé le plus vite possible vers l’arbre auquel j’avais accroché le sac de supermarché. Il me fallut un bon quart d’heure pour y parvenir : comme vous l’imaginez, j’étais sans cesse sur mes gardes et je sursautais au moindre bruit. Je faillis même être vu à plusieurs reprises, ne devant mon salut qu’aux bosquets et aux murets qui parsemaient cette partie de l’aire de repos…

J’arrivai enfin en vue de l’arbre qui allait peut-être sauver ce qui me restait de pudeur et de dignité. Malheureusement, trois ou quatre gamins étaient en train de jouer à proximité et leurs parents ne devaient pas se trouver bien loin : si l’un d’eux m’apercevait dans le plus simple appareil, fesses et queue à l’air, je risquais fort d’être accusé de pédophilie…

Dissimulé derrière un buisson, j’attendais que ces maudits gosses s’éloignent lorsque l’un d’eux s’écria : «Regardez, j’ai trouvé un sac». Un autre répondit : «Y a quoi dedans ? On dirait des habits». Je n’en menais pas large : j’imaginais déjà qu’ils allaient emporter le sac pour le montrer à leurs parents ou le jeter dans une poubelle du parking, quand un troisième ajouta, heureusement pour moi : «Laisse-le là, c’est sale»…

Les gamins s’amusèrent encore pendant une dizaine de minutes, tout en donnant régulièrement des coups de pied dans mon sac comme s’il s’agissait d’un ballon de foot, tandis que je prenais mon mal en patience, craignant à tout moment d’être surpris par l’un d’entre eux ou par un touriste de passage…

Enfin, quand la voie fut libre, je me précipitai vers le sac pour découvrir que son contenu avait été dispersé tout autour de l’arbre. Il me fallut encore quelques instants pour rassembler mes clés, mon short et mes sandalettes, mais pas moyen de retrouver mon t-shirt, que ces sales gosses avaient dû emporter avec eux…

Avec mes cheveux en bataille, mon torse nu, mon short frippé et mes vieilles sandalettes, je ne devais pas avoir l’air très politiquement correct, mais je me sentais au moins en conformité avec les règles les plus élémentaires de la décence. Il me restait plus qu’à partir à la recherche d’un automobiliste compatissant qui accepterait de me ramener chez moi…

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