Un dimanche l'été dernier

L’été dernier, j’ai fait un pari stupide avec quelques copains de fac sur le résultat d’un match de foot. Si mon équipe favorite perdait, j’étais prêt à me faire larguer, entièrement nu, sur une aire d'autoroute et à rentrer chez moi par mes propres moyens. Evidemment, j’ai perdu et j’ai essayé de négocier avec mes potes pour qu’ils me laissent au moins un slip, un short ou un caleçon, ainsi qu’une paire de baskets. Ils ont répondu qu’ils me laisseraient «peut-être» un sous-vêtement et quelque chose aux pieds pour me permettre de courir plus vite en cas d’urgence…

Le samedi suivant, j’ai reçu un mail qui me disait: «Prépare-toi, on vient te chercher demain chez toi au lever du soleil pour t'emmener où tu sais dans la tenue ad hoc» (fin de citation)... J’ai envoyé un message en retour pour vérifier s’ils étaient d’accord pour que je puisse prendre au moins un caleçon et une paire de baskets, mais je n’ai reçu aucune réponse. Comme je croyais connaître l’aire de repos où ils voulaient me déposer, j’ai pris ma voiture pour aller repérer les lieux et j’y ai planqué un vieux sac contenant un short, un t-shirt et une paire de baskets.

Le lendemain à l’aube, ils ont sonné à la porte de chez moi, alors que je me trouvais encore en pyjama. Je vous laisse imaginer les commentaires: «Alors, c’est le grand jour ? Tu as prévu un sandwich pour la route? Mais on avait dit à poil, qu’est-ce que tu attends?» - et ainsi de suite… J’ai dû ôter mon pyjama devant eux, tout en leur demandant à nouveau de me laisser prendre un caleçon et une paire de baskets, mais ils n’ont rien voulu savoir: «Le jour se lève sur le monde. Il est temps de sacrifier ta pudeur et d’aller montrer ta queue pour sauver l’honneur de ton club favori. Un pari, c’est un pari, non?»

Ils m’ont ensuite obligé à sortir de l’appartement et à traverser le parking de l’immeuble, nu comme un veau que l’on mène à l’abattoir. Je me servais de mes mains pour essayer de dissimuler ce que je pouvais... Heureusement, personne ne m’a vu car la plupart de mes voisins étaient absents… Et c’est ainsi que je me suis retrouvé, quelques minutes plus tard, enfermé dans un coffre de voiture, aussi nu et impuissant qu’un chien que ses maîtres se préparent à abandonner sur la route des vacances…

(A suivre)

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