Un dimanche l'été dernier (suite)
par Michael le, 06/04/2023La bagnole a roulé pendant environ une heure avant de s’arrêter. Ils m’ont fait sortir du coffre et sont repartis aussitôt en me souhaitant «bonne chance». J’étais abandonné à mon triste sort, nu comme un ver et sans solution de repli, mais tout espoir n’était pas perdu car j’avais reconnu l’aire de repos où étaient dissimulées mes fringues de secours…
Alors que la bagnole s’éloignait, j’ai éprouvé l’envie pressante de soulager ma vessie. J’aurais pourtant dû me hâter, avant toute chose, de récupérer mes fringues, mais je sentais bien que je ne pourrais pas tenir le coup plus longtemps. Empoignant nerveusement l’objet du délit, je me suis donc précipité vers l’arbuste le plus proche. Le besoin était certes pressant, mais il fut néanmoins particulièrement difficile à satisfaire: ça n’a l’air de rien mais, si vous êtes un mec, essayez donc d’uriner tout nu en plein air, les fesses offertes aux regards des passants éventuels, sans vous asperger les jambes et les pieds…
Une fois soulagé, mais dégoulinant d’urine et de transpiration, je me suis dirigé le plus vite possible vers l’arbre près duquel j’avais dissimulé le sac contenant mes fringues de secours. J’étais sans cesse sur mes gardes et je sursautais au moindre bruit. Je faillis même être vu à plusieurs reprises, ne devant mon salut qu’aux bosquets et aux murets qui parsemaient cette partie de l’aire de repos…
Je suis arrivé enfin à l’endroit où j’avais caché mon sac mais celui-ci avait été ouvert et tout ce qu’il contenait avait disparu… Je n’avais plus qu’à le découper sommairement avec mes ongles et mes dents pour m’en faire une sorte de pagne. C’est ainsi que je me suis retrouvé un dimanche d’été sur une aire d’autoroute, torse nu et pieds nus, les cheveux en bataille, vêtu seulement d’un vieux sac en lambeaux qui couvrait à peine mes fesses et mon service trois pièces. Il me restait plus qu’à partir à la recherche d’un automobiliste compatissant qui accepterait de me ramener chez moi…