Défis à poil (2)
par Anonymous le, 23/10/2016A une époque où je vivais en appartement et où le téléphone mobile était encore peu répandu, je jouais fréquemment au strip-poker téléphonique avec des correspondants trouvés par minitel. On se téléphonait de préférence le soir (parfois en journée le week-end ou pendant les vacances d’été) et on essayait de deviner comment l’autre était habillé. Les vêtements devaient être enlevés au fur et mesure qu’ils étaient devinés, jusqu’à ce que l’un des deux joueurs se retrouve entièrement nu : celui-ci devait alors exécuter un gage, comme sortir de son appartement dans le plus simple appareil et descendre dans le hall de l’immeuble sous prétexte de vérifier le contenu de sa boîte aux lettres.
On pouvait jouer ainsi deux ou trois parties de suite, si le gagnant autorisait le perdant à prendre sa revanche. Il arrivait parfois que l’un des joueurs soit nu dès le début de la partie ou que les vêtements portés soient particulièrement difficiles à deviner (robe de chambre, poncho, cravate, maillot de bain)...
Les gages pouvaient comporter diverses variantes :
- Le perdant pouvait être autorisé à garder quelque chose aux pieds ou, au contraire, être obligé de sortir nu des pieds à la tête ;
- Il pouvait être contraint d’adopter une tenue plus ou moins ridicule (par exemple, sortir vêtu seulement d’un tee-shirt, d’une casquette ou d’une cravate) ;
- Il pouvait aussi être obligé de s’enduire certaines parties du corps de produits divers (cirage, chocolat, confiture, dentifrice)...
C’est ce jeu qui m’a valu un jour d’être surpris (ou presque) par l’un de mes voisins. Ayant perdu deux parties de suite, j’ai dû me barbouiller le corps de pâte à tartiner, en insistant sur les parties les plus intimes. Puis mon correspondant m’a obligé à sortir de l’appartement dans cet état, vêtu seulement d’une paire de sandalettes, et à descendre jusqu’au sous-sol pour aller chercher un objet quelconque dans mon box. Ayant ouvert la porte donnant sur les box, j’ai aperçu au bout du couloir un habitant de l’immeuble, qui s’est retourné dans ma direction en entendant le bruit. Je ne saurai jamais s’il a eu le temps de me reconnaître et de se rendre compte de la tenue dans laquelle je me trouvais car j’ai rebroussé chemin immédiatement en murmurant machinalement : « Oh, pardon »...