Cagibi
par Skinny le, 18/07/2008A la faculté, l'épreuve reine du bizutage s'appelait l'épreuve du cagibi.
Elle consistait à tirer au sort deux bizuts parmi les étudiants de première année. Si le sort tombait sur deux bizuts du même sexe (deux garçons ou deux filles), ils devaient se déshabiller entièrement. Si le sort tombait sur un garçon et une fille, ils étaient autorisés à garder leurs slips, à l'exclusion de tout autre vêtement.
Ensuite, l'un des deux bizuts était enduit sur tout le corps (à l'exception de la tête) de peinture jaune et l'autre de peinture bleue. Puis, les deux bizuts, ainsi peinturlurés, étaient enfermés dans un cagibi d'environ trois mètres carrés de surface, d'où ils n'étaient autorisés à ressortir qu'une fois devenus entièrement verts... Je vous laisse deviner comment ils pouvaient parvenir à ce résultat!
Bien entendu, avant de les laisser sortir, le bizuteur en chef devait vérifier qu'ils n'avaient plus sur eux la moindre parcelle de peinture jaune ou bleue... Il découvrait parfois, à cette occasion, quelques traces suspectes qui mettaient en joie les spectateurs...
Si un bizut prétendait sortir et qu'on retrouvait sur lui quelques traces bleues ou jaunes, il était aussitôt passé à la douche, puis peinturluré à nouveau avant de retourner au cagibi en compagnie d'un autre bizut...
Une fois seulement, j'ai eu l'occasion d'assister au châtiment d'un bizut récalcitrant: c'était un étudiant d'une vingtaine d'années, qui devait subir l'épreuve du cagibi en compagnie d'un autre garçon. Après s'être déshabillé sans rechigner, il refusa obstinément de se laisser peindre en jaune et de se laisser enfermer dans le cagibi. Le conseil des anciens se réunit d'urgence pour décider de son sort et le condamna à la peine du bannissement: ses vêtements lui ayant été confisqués, il fut poussé de force dans le coffre d'une voiture et abandonné en pleine campagne, nu comme un ver, à une heure de marche du campus...